Mémoire | Spectacle vivant
Le Chant d’amour des alphabets d’Auschwitz, d’Armand Gatti
Supervisés par la compagnie Idéokilogramme, 30 comédiens amateurs se relaient sur scène pour donner vie aux "alphabets" réunis par Armand Gatti : des extraits des témoignages de Primo Levi, Elie Wiesel, des Sonderkommandos... Une réflexion sur la mémoire de la Shoah à la fois politique, historique et poétique.
Dans son Chant d'amour des alphabets d'Auschwitz, rédigé en 1989, Armand Gatti, ancien résistant déporté, questionne la difficulté à témoigner de l’expérience concentrationnaire. Il y rassemble dix "alphabets", issus des témoignages de Primo Levi, Elie Wiesel, Rabbi Rav Meisels ou des Sonderkommandos. Ces alphabets deviennent les seuls personnages capables d'aborder l'indicible.
Lors d'ateliers-création supervisés par la compagnie Idéokilogramme dans cinq villes de France, cinq groupes de comédiens bénévoles ont chacun monté une partie de la pièce.
Sur scène, ils se relaient durant cinq heures, offrant une réflexion sur la mémoire de la Shoah à la fois politique, historique et poétique.
Ce spectacle a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
L’Innommable ne condamne-t-il pas au silence ? (…) L’obstination à vouloir malgré tout "entrer dans le silence des 1059 jours d’Auschwitz" va conduire Gatti (le contraindre) à instituer les Alphabets comme seuls personnages possibles de ce drame. Non (une fois encore) par quelque souci esthétique d’abstraction, mais parce que cette abstraction est la seule possibilité de donner une expression réaliste de ce que fut Auschwitz, de ce qu’il est.
Michel Séonnet, écrivain
Représentations
Dans le cadre du festival Gatti multiplié par X
Vendredi 31 août et samedi 1er septembre 2018, de 18h à minuit
La Parole Errante
9, rue François Debergue
93100 Montreuil
Métro : L.9 - Arrêt : Croix-de-Chavaux
Le spectacle est accompagné d’une exposition, de projections, de prises de paroles, de lectures autour des œuvres d'Armand Gatti, décédé en 2016.