Mémoire | Film
La Cache - Lionel Baier
Christophe, 10 ans, vit les événements de Mai 68 "réfugié" dans l'appartement parisien de ses grands-parents, entourés de ses oncles et de son arrière-grand-mère, tous bivouaquant autour d’une mystérieuse cache. Adapté du roman éponyme de Christophe Boltanski, prix Fémina 2015, racontant la véritable histoire de sa famille, ce film dresse un portrait tragi-comique d’une famille excentrique, riche en talent et en liberté, mais aussi habitée par la peur jamais exprimée qui continue à hanter les protagonistes à la suite de la Shoah, même si le mot n’est jamais prononcé.
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Le livre de Christophe Boltanski est une œuvre complexe, à la fois tragique et pleine de fantaisie où l’auteur fait œuvre de mémoire avec l’évocation de son monde familial, une petite tribu qui vit en vase clos, rue de Grenelle, dormant dans la même chambre, se déplaçant toujours en voiture et au complet. Le film de Lionel Baier, situant le film en Mai 68 même si le roman brossait un siècle d'histoire familiale, se révèle sur le fond parfaitement fidèle à l’esprit du livre qu’elle traduit et explicite avec ampleur, lyrisme et profondeur mettant des mots justes sur ce que Christophe Boltanski ne pouvait qu’évoquer.
Ce petit monde gravite autour de la forte personnalité de la grand-mère Marie-Elise, dite Myriam (Mère-Grand), qui ayant contracté la poliomyélite dans sa jeunesse, se bat contre le handicap qui en résulte. Et aussi autour de celle du grand-père Étienne (Père-Grand), un médecin qui paradoxalement ne supporte pas la vue du sang et qui, pendant l’Occupation, pour éviter la déportation, a prétendu s’enfuir loin des siens alors qu’il était caché à l’intérieur de l’appartement durant deux ans. D’où le titre du livre. Sont aussi évoqués la mère de Père-Grand, l’aïeule juive venue d’Odessa, et les trois fils du couple au destin prestigieux : Jean-Elie Boltanski, le linguiste, Christian Boltanski, l’artiste plasticien, et Luc Boltanski, le sociologue et père du narrateur.
C'est le dernier rôle de Michel Blanc qui joue Père-Grand. Dominique Reymond incarne Mère-Grand.
Ce film de 90 mn, produit par les Films du poisson, a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Diffusion
Le film était en compétition officielle à la Berlinale, en février 2025.
En salles mercredi 19 mars 2025
►Dossier de presse (PDF)
