Une histoire de l’art d’après Auschwitz. 2. Figures disparues - Paul Bernard-Nouraud

Comment, et même peut-on, écrire, croire, dessiner et peindre après Auschwitz ? Cette question philosophique vertigineuse est abordée dans le triptyque de Paul Bernard-Nouraud sous le versant de l'art. 

Dans le premier volume paru en avril 2024, l'auteur examinait les différentes modalités de représentation de la figure humaine dans l'art depuis la Renaissance, à l'aune aussi des peurs qui traversèrent ces périodes (guerres, maladies, catastrophes...). 

Dans ce second volume, il questionne et analyse l'influence de la Shoah, événement paroxystique de la disparition des corps, sur la création artistique d'après-guerre, à partir de la littérature sur la Shoah (Levi, Antelme, Delbo, Appelfeld, Kertész, Ringelblum, Semprun, Arendt, Sebald, Mendelshon, Didi-Huberman...) et de l'analyse des artistes aussi divers que Gruber, Picasso, Fautrier, mais aussi Pollock, Rothko, Bacon ou Giacometti. Les Figures disparates analysées dans le premier volume sont devenues des Figures disparues. 

Ce deuxième volume d’Une histoire de l’art d’après Auschwitz examine à présent comment de nouvelles formes artistiques se sont progressivement élaborées dans l’ombre proche de l’événement.
Après avoir rappelé combien les survivants eux-mêmes ont fait appel à des références artistiques pour tenter de discerner les ténèbres dans lesquelles ils avaient été plongés, il examine les fondements de cet art (chapitre 4) à partir du projet de destruction des corps qu’a entrepris le nazisme et de la disparition des figures à laquelle les artistes ont été confrontés dès la période d’Auschwitz.

L'auteur explique notamment comment les photographies des camps au moment de leur ouverture ont joué un rôle majeur dans l'appréhension de l'événement. Certains artistes s'en sont inspirés quand d'autres s'en sont détachés pour concevoir d’autres formes artistiques. 

Paul Bernard-Nouraud, diplômé de l’École des hautes études en sciences sociales et de l’Université Paris I, enseigne l’histoire de l’art au département Arts de l’université Aix-Marseille. Il a été boursier de la Fondation en 2011. 

Cet ouvrage exigeant qui s’adresse d'abord à un public érudit d'historiens et d'historiens de l’art a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah. 

Rencontre avec l'auteur

Mercredi 16 octobre 2024, 19h

mahJ
71, rue du Temple
75003 Paris

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