Mémoire | Publication
Et tout s'effondre. Journal du camp de Vught - Klaartje de Zwarte Walvisch
Couturière juive de 32 ans, Klaartje de Zwarte-Walvisch a tenu un journal pendant son internement au camp de Vught au Pays-Bas. Arrêtée avec son mari en mars 1943, elle sera déportée en juillet et exterminée à Sobibór. Dans son journal, elle décrit avec des mots simples l’horreur qui l’entoure sans jamais s’appesantir sur son propre sort.
Juive néerlandaise, Klaartje de Zwarte-Walvisch a tenu un journal pendant son internement au camp de Vught au Pays-Bas. Arrêtée avec son mari en mars 1943, elle sera déportée en juillet et exterminée à Sobibór. Dans son journal, la couturière de 32 ans décrit avec des mots simples l’horreur qui l’entoure sans jamais s’appesantir sur son propre sort. Un témoignage bouleversant sur le destin tragique des Juifs hollandais durant la Seconde Guerre mondiale.
Nous avons appris hier soir que le camp des enfants allait être évacué. Tous les enfants de moins de seize ans doivent quitter le camp. Le pire, c’est qu’ils vont être arrachés à leurs parents. Nous avons pris connaissance d’une déclaration qui nous a fait trembler d’effroi. Nous n’en croyions ni nos yeux, ni nos oreilles. Il faudrait s’y faire, mais nous ne pouvions le concevoir, c’était trop énorme. […] Des familles entières allaient encore une fois être séparées ? Comment était-ce possible ? N’y aurait-il jamais de fin à nos souffrances ?
Les hommes devaient se résoudre à voir partir leurs épouses et leurs enfants, déjà si affaiblis. Nous étions anéanties. Presque tout le monde avait des enfants, leur départ allait laisser un vide immense. […] Un sentiment de panique impossible à décrire s’est emparé de nous.
Extraits de Et tout s'effondre, Klaartje de Zwarte-Walvisch
Klaartje de Zwarte-Walvisch est née le 6 février 1911 et a vécu à Amstersdam. Son mari, Joseph, et elle ont été arrêté chez eux le 22 mars 1943. Ils ne s’étaient pas fait enregistrer comme la loi l’exigeait, mais n’étaient pas non plus entrés dans la clandestinité. Jeune femme à la santé précaire, Klaartje a tenu un journal du premier jour de sa captivité jusqu’à son départ pour la Pologne. Lors de son passage par le camp de Westerbork, elle a remis son texte à un cousin avant d'être déportée. Longtemps oublié, le journal a été déposé au Musée historique juif d’Amsterdam, puis authentifié en 2009. Il a fait l'objet d'une publication aux Pays-Bas.
Traduit du néerlandais par Mireille Cohendy
Introduction : Ad van Liempt
Ce livre a été publié avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.