La Fondation | Hommages
Disparition de Victor Perahia
Nous avons appris avec une grande tristesse la disparition de Victor Perahia. Né en 1933 à Paris d'un père d'origine turque et d'une mère française, il n'a que 9 ans en 1942 quand il est arrêté à Saint-Nazaire avec ses parents. Son père est déporté par le convoi n°8 tandis qu'il est interné avec sa mère pendant 21 mois à Drancy, avant leur déportation à Bergen-Belsen le 2 mai 1944. Depuis de nombreuses années, Victor Perahia témoignait de son expérience concentrationnaire.
Victor Perahia est né en 1933 à Paris. Son père Robert est un Juif d'origine turque, tandis que sa mère est née en France de parents également d'origine juive turque. Robert Perahia s'engage dès 1939 comme volontaire dans l'armée française. Fait prisonnier puis libéré, il est assigné à résidence à Saint-Nazaire. Les grands-parents maternels décident d'aller vivre à Paris, et emmènent avec eux le frère ainé de Victor, Albert, ce qui le sauvera.
C'est là que, le 15 juillet 1942, soit la veille de la grande rafle du Vel d'Hiv, Victor est arrêté avec ses deux parents par la Feldgendarmerie. Quelques jours plus tard, le 20 juillet, son père est déporté d’Angers au camp d'Auschwitz par le convoi n° 8, et assassiné.
Victor, âgé donc de 9 ans et sa mère Jeanne, sont transférés au camp de la Lande, près de Tours où ils passent tout le mois d'août, puis à Drancy où ils restent 21 mois. Sa mère réussit à se faire passer pour une femme de prisonnier de guerre, ce qui retarde leur déportation. Celle-ci survient par le convoi du 2 mai 1944 qui part au camp de concentration de Bergen-Belsen.
Ils sont libérés par l’armée soviétique à Tröbitz, le 23 avril 1945. Très affaibli par l'internement et la déportation, libéré à 12 ans, Victor passe ensuite plus de deux ans en sanatorium.
Comme beaucoup d'autres déportés, Victor Perahia commence à témoigner sur le tard dans les établissements scolaires, parlant de son "enfance volée", titre de son témoignage publié en 2015.
Victor Perahia avait témoigné pour l'UDA sur le site Mémoires des déportations.
Il était aussi l'un des visages de l'exposition du CRIF Lest we forget réalisée en 2022 et soutenue par la FMS.
Élu président de l'UDA en septembre 2023 suite au décès d'Isabelle Choko, il était à ce titre membre du Conseil d'administration de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Nous adressons nos plus sincères condoléances à ses proches.
Publié le 29/11/2024