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Les Juifs en Vendée - Christophe Dubois

Le 31 janvier 1944, aux Sables-d’Olonne, à La Roche-sur-Yon, aux Herbiers, à Mouchamps, à Saint-Juire-Champgillon, et dans bien d’autres communes vendéennes, les Juifs de Vendée sont victimes d’une grande rafle décidée par les Allemands et organisée par les gendarmes et les policiers français. Malgré les persécutions, la grande majorité d’entre eux échappèrent à la déportation et à la mort. Ils survécurent grâce à la capacité des Vendéens à refuser l’ignominie du sort qui leur était réservé.

Parution : mars 2025 aux éditions du Centre vendéen de recherches historiques

Dans un département où la communauté juive était quasi inexistante et où l'implantation de seulement quelques familles dataient de la période médiévale, une communauté en provenance de l’Empire Ottoman va s’installer à compter de la Première Guerre mondiale et progressivement s’intégrer au sein de la population vendéenne. Très majoritairement séfarade, stigmatisée par les lois de Vichy et les ordonnances de l’occupant allemand, elle voit ses rangs grossir en 1940 à la suite de l’exode de Juifs parisiens et des départements de l’Est de la France, pour la plupart ashkénazes. À compter de l’été 1942, une centaine d’enfants juifs parisiens viendront également se cacher dans plus de 30 communes vendéennes et échapperont ainsi à la déportation grâce à la complicité de nombreux villageois.

Dans sa totalité, ces différentes "communautés" dont la somme n’excédera pas 250 individus échapperont à près de 80 % à la mort, soit un taux de survie supérieur à la moyenne nationale, et particulièrement important dans un département de la zone occupée où la présence allemande ne cessera d’être importante. Dans un département pourtant jugé conservateur et où les élites d’avant-guerre affichaient un antijudaïsme assumé, de nombreuses stratégies d’évitement furent mises en place et une chaîne de solidarité permit à des familles d’être prévenues et d’échapper aux arrestations. Le souvenir de ces événements s’est cependant en grande partie effacé et peu de marqueurs mémoriels subsistent au sein de l’espace public dans le département.

Avec subtilité et précision, s’inscrivant notamment dans la filiation des travaux de Jacques Semelin qui a écrit la préface du livre, Christophe Dubois, archiviste de formation, a cherché à comprendre comment 80 % des juifs de Vendée avaient pu échapper à la déportation et à rendre hommage, in fine, à ceux qui les avaient aidés.

Les Juifs en Vendée - Christophe Dubois

Cet ouvrage, publié par le Centre vendéen de recherches historiques, a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

 

Parution : mars 2025