Mémoire | Concert
Un Oratorio pour Anne Frank - Ensemble vocal Ad Fontes
L’ensemble vocal Ad Fontes rend hommage à Anne Frank avec un spectacle musical inspiré des Oratorios. Ce drame lyrique retrace le calvaire de la jeune écrivaine juive, déportée à Bergen-Belsen, où elle meurt à 15 ans, laissant son célèbre journal. Catherine Sparta incarne Miep Gies, la récitante, soutien de la famille Frank, reconnue Juste parmi les nations en 1972. Le chœur interprète des œuvres de Poulenc, Milhaud, Bernstein..., tous des musiciens affectés par la guerre. Ce concert est donné dans le cadre de la Biennale d’art d’Aix.
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L’oratorio est la mise en musique d’un récit généralement d’ordre sacré (biblique ou autre). Il fait appel à la présence d’un récitant et de musiciens et chanteurs qui illustrent les différentes parties de son discours. Le Messie de Haendel ou encore La création de Haydn sont des exemples typiques de cette forme musicale. Écrire un oratorio pour Anne Frank revient donc quelque part à donner à son histoire un caractère sacré que le temps ne peut rompre.
Le récitant de cet oratorio n’est pas Anne Frank, mais Miep Gies qui travaillait chez le père d’Anne Frank, et qui, avec l’accord de son mari Jan Gies et au risque de sa vie, cacha la famille et lui fournit l’approvisionnement nécessaire durant deux ans. Miep Gies fut reconnue ”Juste parmi les nations” après la guerre, puis anoblie par la reine des Pays-Bas. En 1987, Miep Gies publia un livre intitulé Elle s’appelait Anne Frank, dans lequel elle raconte ses souvenirs sur la famille Frank et la métamorphose d’Anne durant sa réclusion, où l’adolescente de 13 ans se transforme en jeune femme d’une incroyable maturité et humanité. Le texte de l’oratorio mêle ainsi les souvenirs de Miep Gies avec des extraits du journal d’Anne Frank.
Le choix des musiques qui viennent rythmer le récit est également hautement symbolique. Il s’agit d’œuvres de compositeurs – juifs ou non-juifs – mais qui, à divers titres, furent victimes du régime nazi. Ainsi Darius Milhaud, Benjamin Britten, Paul Hindemith, Igor Stravinski durent-ils s’exiler aux États-Unis. Jehan Alain, qui fut l’organiste de la synagogue de la rue Notre-Dame-de-Nazareth, périt au front, en 1940, à l’âge de 29 ans. Witold Lutosławski, compositeur polonais, entra dans la résistance. Hugo Distler, compositeur allemand hostile au régime nazi, se suicida à 34 ans. D’autres compositeurs, tels Leonard Bernstein, Francis Poulenc ou encore Samuel Barber, écrivirent des pièces directement influencées par la guerre.
Ce spectacle musical, créé par l'ensemble musical Ad Fontes, dirigé par Jan Heitling, a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Représentations
Jeudi 14 novembre, 19h30, dans le cadre de la Biennale Aix 2024
Auditorium du Camp des Milles
40 chemin de la Badesse
13500 - Aix-en-Provence
Une présentation pour les scolaires aura lieu dans le même lieu, le même jour, l’après-midi,
