Mémoire | Film
Les régiments ficelles. Des héros dans la tourmente de 1940 - Robert Mugnerot
L'épopée de 3 régiments de combattants volontaires étrangers qui, en juin 1940, ont arrêté plusieurs jours l’envahisseur allemand aux portes de Paris, en Picardie, dans les Ardennes et en Lorraine. On les appelle "les régiments ficelles" car il sont mal équipés et font des miracles avec des bouts de ficelles.
Ce film, réalisé d'après une idée de Jean-Pierre Richardot, retrace l'épopée de trois régiments de combattants volontaires étrangers qui, en juin 1940, ont arrêté pendant plusieurs jours l’envahisseur allemand aux portes de Paris, en Picardie, dans les Ardennes et en Lorraine. On les appelle par dérision "les régiments ficelles" parce qu’ils sont pauvrement équipés et armés et font des miracles avec des bouts de ficelles.
Ces unités combattantes, les 21e, 22e et 23e RMVE (Régiments de Marche de Volontaires Etrangers), sont constituées de jeunes gens venant du monde entier dont un tiers de Juifs d'Europe de l’Est et un autre tiers de Républicains Espagnols qui ont fui les persécutions politiques ou religieuses dans leur pays et ont trouvé refuge en France. Au total, environ 50 nationalités sont regroupées dans ces trois régiments créés spécialement pour eux dans le sud de la France, au Barcares (Pyrénées Orientales).
Défilé des Volontaires étrangers en 1940.
La moyenne d’âge de ces volontaires, engagés pour la durée de la guerre, est de 27-28 ans. Ils sont souvent très instruits et motivés. Ils se sont engagés par reconnaissance envers le pays qui les a accueillis et pour la défense de ses valeurs démocratiques auxquelles ils croient plus que tout, la Liberté, l’Egalité, la Fraternité...
Pendant tout le temps où ces hommes font le sacrifice de leur vie dans des combats inégaux, à l’arrière, les responsables militaires et politiques au plus haut niveau s’entredéchirent sur la conduite à tenir : poursuivre le combat coûte que coûte ou mettre fin à la guerre. Durant trois semaines, ils manœuvrent sans relâche auprès du Président du Conseil, Paul Reynaud, pour lui faire admettre leur point de vue. Ce dernier, pris entre deux feux, hésite.
L’accord signé le 28 mars avec l’Angleterre ne l’autorise à demander un armistice que conjointement avec elle. Mais Churchill est décidé à se battre jusqu’au bout. Se croyant en minorité au sein de son propre gouvernement, Reynaud finit par démissionner en désignant le Maréchal Pétain comme successeur. Ce dernier, sitôt nommé, s’empresse de demander l’Armistice. Signé à Rethondes le 22 juin, il entre en vigueur le 25 juin, entérinant l’occupation de la moitié du pays et marquant, pour le Maréchal et ses partisans, le début de la collaboration avec l’ennemi.
Les volontaires étrangers qui n’ont pas été faits prisonniers et qui ont pu rentrer chez eux, après leur démobilisation, vont d’abord être félicités puis bientôt livrés, pour une partie d’entre eux, aux nazis. Pour tous ceux qui voulaient se battre, la signature de l'Armistice marque le début de la traque et de la persécution par le nouveau gouvernement de la France.
Ce film a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.