Enseignement | Projet pédagogique
Projet K. De l’effacement à la réhabilitation - Collège Clos de Pouilly de Dijon
Le projet K a conduit 30 élèves de 3e à réfléchir aux enjeux de l’effacement et de la réhabilitation des traces de la mémoire de la Shoah en France et à l’étranger. Dans ce cadre, ils ont porté une demande de réhabilitation du nom d’un déporté sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah et réalisé des descriptifs de lieux de mémoire ainsi qu'un carnet de route numérique.
Le projet interdisciplinaire a pour point de départ le témoignage de Marc Kelmanowitz, petit-fils de Bernard Kielmanowitz, déporté du convoi n°8 mort à Auschwitz en octobre 1942. À 18 ans, il apprend par hasard qu’une partie de son nom de famille a été effacé afin de faire disparaître son ascendance juive et que son grand-père biologique a été déporté à Auschwitz.
À partir de là, 30 élèves de 3e du collège Clos de Pouilly de Dijon ont été invités à réfléchir sur les enjeux de l'effacement volontaire ou involontaire des traces de la mémoire de la Shoah et de leur réhabilitation : que signifie effacer ou modifier un nom dans le contexte de la guerre et de la persécution antisémite ? Comment connaître l'histoire quand les témoins ne sont plus là ? Comment utiliser des archives, les images, les lieux qui font revivre la mémoire ?
Le projet K., réalisé depuis juin 2022, avait des objectifs très ambitieux, largement atteints au vu de la très grande qualité des panneaux réalisés et exposés à la gare de Pithiviers, désormais lieu de mémoire et d'éducation géré par le Mémorial de la Shoah. Il s'agissait d'abord de réhabiliter le nom d’un déporté du convoi n°8 en engageant une procédure de rectification de nom sur le mur des noms du Mémorial de la Shoah à Paris ; d'étudier la réhabilitation de la gare de Pithiviers par l’aménagement d’un lieu de mémoire et de déportation ; de réaliser le portrait photographique, graphique et littéraire de lieux de déportation et de lieux de mémoire. Enfin, les élèves ont aussi réfléchi à la place des images des lieux de mémoire dans le rapport de ces lieux avec la société.
En abordant la Shoah par l’effacement des traces, les élèves appréhenderont le traumatisme lié à la mise en pratique et à la volonté de l’anéantissement de tout un peuple, mais également l’absence et le vide qui en découlent et se perpétuent ensuite presque infiniment. Leur rôle actif dans une démarche de réhabilitation, ainsi que la réalisation de portraits de lieux de mémoire a pour ambition de souligner la nécessité impérative de ces lieux de Mémoire, de donner à voir comment ils s’évertuent à marquer une histoire tragique, dans l’espace et le paysage mais aussi, dans l’univers mental des hommes et des femmes d’aujourd’hui.
Les panneaux sur les grilles de la gare de Pithiviers © FMS / GR
L'exposition des panneaux restituant les recherches des élèves encadrés par leurs professeurs est visible jusqu'à la fin de l'été 2023 sur les grilles de la gare de Pithiviers.
Ce projet pédagogique a été soutenu par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah. Il a été accompagné par le Mémorial de la Shoah, et notamment Olivier Lalieu, responsable de l'aménagement des lieux de mémoire et des projets externes.
Les panneaux réalisés par les élèves (diaporama)