Culture juive | Colloque
Les "archives juives", miroir du rapport des Juifs à l’État et à la Nation
Journée organisée par Martine Cohen, sociologue membre du Groupe Sociétés Religions Laïcités (CNRS - EPHE), et Mathias Dreyfuss du Centre de recherche historique de l'EHESS et du Musée national d’histoire de l’immigration.
Cette journée d'étude est organisée par Martine Cohen, sociologue membre du Groupe Sociétés Religions Laïcités (CNRS - EPHE), et Mathias Dreyfuss du Centre de recherche historique de l'EHESS et du Musée national d’histoire de l’immigration.
Au cours des XIXe et XXe siècles, la construction des États-nations modernes a accordé aux Juifs une place spécifique… ou pas ! S’ils ont été considérés en Europe, parfois comme une minorité (nationale ou religieuse), parfois au contraire comme des citoyens individuels non distingués des autres citoyens, comment les Juifs ont-ils "répondu" à ces diverses formes de leur intégration (ou au contraire de leur relégation) dans l’État-nation et dans des ensembles étatiques de nature différente (empire, monarchie) ? En quoi la conception d’ "archives juives", séparées ou au contraire intégrées au patrimoine écrit national, reflète-elle ces réponses variables ?
Au XXe siècle, comment la création de l’État d’Israël a-t-elle interféré avec ces approches : insistance sur une spécificité juive ? Volonté de regroupement des archives des communautés juives de la Diaspora sous sa bannière ? Comment la nécessité de la collecte, de la conservation, puis, face aux persécutions, du sauvetage de ces archives a-telle incité certains d’entre eux à regrouper celles-ci dans des institutions propres ? Quels enjeux les circulations transnationales de ces archives, avant et après la Shoah soulèvent-elles ?
Quelles conceptions de l’universalisme et du particularisme, et de la place de la spécificité juive, ces choix reflètent-ils ? Si l’État-nation est considéré au XIXe siècle comme le cadre d’un "universalisme" (y compris lorsque celui-ci est étendu de manière inégalitaire aux peuples colonisés d’un empire), les Juifs situent-ils leur spécificité comme une particularité "seconde" au regard de leur citoyenneté dans cet État-nation, ou comme un universalisme "de même niveau", que celui-ci s’incarne dans un État-nation propre (Israël), ou sous la forme d’une autonomie culturelle plus ou moins formalisée ?
Argumentaire complet (pdf)
Programme (pdf)
Photo : Registre de délibérations de la Nation portugaise de Bordeaux depuis le 11 May 1710..., Archives départementales de la Gironde, I 9
Journée d'étude financée par l'EPHE, le CNRS, PSL Research University, avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Journée d'étude
Mardi 19 juin 2018, 9h15 - 17h30
EPHE-CNRS-PSL Research
Groupe Sociétés Religions Laïcités
27, rue Paul-Bert
94204 Ivry-sur-Seine