Culture juive | Film
Ady Steg, un parcours Juif, une histoire française - Isabelle Wekstein
Ady Steg, vice-président de la Mission Mattéoli, était un des membres fondateurs de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, dont il fut le premier président de la commission culture juive. Ce film rend hommage à la mémoire de ce grand médecin, à cet amoureux de la France qui fut aussi président du Crif et de l’Alliance israélite universelle.
Ady Steg, c’est l’histoire d’un destin hors norme : un petit garçon juif né en plein cœur des persécutions antisémites de l’Europe de l’Est des années 1920, arrivé en France à l'âge de 7 ans avec ses parents et ses frères et sœurs, qui déjoua le sombre sort qui lui était destiné, échappa à la rafle du Vél d'Hiv, s'engagea adolescent dans la Résistance pour devenir ensuite une figure majeure du judaïsme français mais aussi de la communauté nationale.
Devenu un médecin respecté, professeur d'urologie et chrurgien, réformateur des urgences, soignant les présidents de la République - De Gaulle, Mitterrand - comme les maux de sa communauté, Ady Steg fut un militant perpétuel. Pénétrer dans son intimité, c’est revivre la destinée unique des Juifs du XXe siècle, du péril de la Shoah à la renaissance en Israël en passant par son inlassable lutte pour la préservation des droits et de la mémoire des Juifs de France.
Souvenirs d'enfance d'Ady Steg
"Je suis né dans un petit village juif, un shtetl.
Dans les fins fonds des Carpates, dans une région indéterminée !
Successivement en territoires hongrois,
puis slovaque,
puis russe,
puis ukrainien.
Mon village n'était ni hongrois,
ni slovaque,
ni russe,
ni ukrainien,
mais juif, entièrement juif dans une région habitée par les Ruthènes.
Dans ce shtetl vivait une sainte communauté dont: l’existence était régie par la Torah; le temps rythmé par le Shabbat; la vie consacrée à l'étude; et l'âme pénétrée par l'espoir de la fin de l'exil.
Et, je cite Edmond Fleg, « si forte était l’espérance du retour, que chaque mère juive penchée au berceau de son enfant espérait en son chant bercer le Messie ».J'ai quitté mon village à sept ans, mais lui ne m'a jamais quitté !
Et, du shtetl, je suis, selon la formule de Sperber, « un des derniers cercueils ambulants »."
À travers ses propres mots et alors qu’Ady Steg s’est éteint à 96 ans, ce portrait poignant et politique qui fait écho à l'actualité récente, au climat d'antisémitisme, retrace l’épopée inspirante d’un homme, un "Mensch", qui illumina une époque en proie au désespoir.
Ce film hommage, réalisé par sa belle-fille Isabelle Wekstein, réalisatrice et avocate qui l'avait filmé il y a une dizaine d'années, revêt une dimension particulière à la mesure de ce qu’Ady Steg a apporté non seulement à la FMS, dont il fut l’un des principaux inspirateurs et fondateurs et premier président de la commission culture juive, mais aussi au plan national en tant qu’acteur majeur de la communauté juive particulièrement reconnu et respecté.
La Fondation pour la Mémoire de la Shoah, en concertation avec le Crif et l’Alliance israélite universelle, a souhaité rendre hommage à la mémoire d’Ady Steg, président du Crif et de l’Alliance, vice-président de la Mission Mattéoli et membre fondateur de la FMS, ainsi qu’à son épouse, Gilberte Nissim.
La Fondation pour la Mémoire de la Shoah a soutenu le film d'Isabelle Wekstein.
Diffusion
France 2, dimanche 14 janvier 2024 à 22h40
Disponible en ligne sur france.tv jusqu'au mercredi 12 juin 2024.
Projection dans le cadre de YomHashoah
Lundi 6 mai 2024, 17h
En présence de Gabriel Steg et de la réalisatrice, Isabelle Wekstein-Steg
Mémorial de la Shoah
17 rue Geoffroy l'Asnier
75004 Paris