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Evaluer l'impact de l'épidémie de Covid-19 sur les survivants de la Shoah
Avec la pandémie de Covid-19, les survivants de la Shoah sont confrontés à une crise majeure, susceptible de réveiller d'anciens traumatismes. Pour tenter d'évaluer leur ressenti face au confinement et au danger lié à la maladie, l'AMIF a réalisé une enquête auprès de 249 rescapés.
Avec la pandémie de Covid-19, les survivants de la Shoah, dont les plus jeunes ont aujourd'hui 75 ans, sont confrontés à une crise majeure susceptible de réveiller d'anciens traumatismes. Pour tenter d'évaluer leur ressenti face au confinement et au danger inhérent à la maladie, l'AMIF a réalisé une enquête auprès de rescapés des camps et d'anciens enfants cachés de France.
249 survivants, âgés de 84 ans en moyenne, ont répondu à un questionnaire leur demandant d'évaluer d'une part les difficultés éprouvées liées à l'épidémie (isolement, crainte d'être hospitalisé..), d'autre part les éventuels liens entre la période actuelle et leurs traumatismes passés.
- 48 % des personnes interrogées estiment que la pandémie a réveillé chez eux des fragilités consécutives au vécu de la Shoah. Cet état de fragilité est nettement plus fréquemment rapporté chez les rescapés des camps que chez les enfants cachés. En revanche, l’âge, le sexe, le statut d’orphelin de guerre, le fait d'avoir été témoin de bombardements ou de tirs ne semblent pas des facteurs associés à un risque accru de fragilité.
- 72 % considèrent que l’expérience de la Shoah leur permet de relativiser les désagréments liés au Coronavirus.
- 65,5% pensent qu’avoir survécu à la Shoah et aux persécutions antisémites influence leur manière de faire face à la situation.
L'impact des crises sur les survivants de la Shoah
Plusieurs études ont démontré ces dernières années que les survivants de la Shoah sont particulièrement vulnérables aux problèmes de santé liés à la vieillesse en raison du risque de réactivation d'événements traumatiques passés. Elles ont notamment constaté chez eux, au cours de la guerre du Golfe de 1991, une tendance à percevoir des niveaux de danger plus élevés, et davantage de troubles psychologiques. De même, une augmentation des symptômes de stress post-traumatique a été observée chez les rescapés aux États-Unis après les attentats du 11 septembre 2001.
Cette étude, la première sur l'impact du Covid-19 sur les survivants de la Shoah, a été mis en oeuvre à l'initiative de l'Association des Médecins Israélites de France (AMIF) avec les structures de prise en charge des survivants de la Shoah (le service Passerelle du FSJU, l'OSE, le CASIP-COJASOR, l'Aumonerie Israélite des hôpitaux), et réalisée par Samuel Sarfati dans le cadre de son doctorat en médecine.
La Fondation pour la Mémoire de la Shoah est associée à cette étude et y a apporté son expertise.
Publié le 04/01/2024