Mémoire | Film

Claude Lelouch, la vie en mieux - Élise Baudouin

Claude Lelouch fut un enfant juif dans la France occupée. Dans ce documentaire, il confie les traumatismes qu’il conserve de cette expérience, mais aussi la façon dont il en a tiré une part de son inspiration pour faire du cinéma. Ces années 1940 apparaissent comme un moment fondateur, une clef pour comprendre l’œuvre et la trajectoire du célèbre réalisateur, lui dont les films et la vie ont toujours été indissociables.

Diffusion : vendredi 15 novembre 2024, 21h05 sur France 5

Entre souvenirs, confidences et anecdotes, Claude Lelouch se raconte à la première personne. Alors que son dernier film va sortir en salle, le cinéaste de 86 ans se penche sur 60 ans de cinéma. Le documentaire, réalisé par Élise Baudoin, écrit par le journaliste Stéphane Boudsocq qui a une longue amitié avec le cinéaste, dévoile son travail, sa personnalité et les ressorts intimes de cette figure du 7ᵉ Art. Complice, critique ou amusé, Claude Lelouch livre ses convictions, ses regrets, sa soif de vie.

Dans ce retour sur plusieurs décennies de vie et de cinéma, la guerre tient une place à part. Claude Lelouch fut un enfant juif dans la France occupée. 1942. La France est occupée par les Allemands. Le petit Claude et sa mère se retrouvent bloqués, loin du père, resté en Algérie. Juifs, traqués par la Gestapo, ils traversent ensemble une longue période de clandestinité, faite d’errance et de dangers. « Coco » - c’est son surnom - a tout juste cinq ans. Il vit alors l’un des moments fondateurs de son existence. Craignant les rafles, sa mère décide de le cacher dans les salles de cinéma. Chaque jour, une nouvelle salle. Chaque jour, une pièce de monnaie glissée par sa mère à l’ouvreuse pour qu’elle veille sur son fils jusqu’au dîner. « Ce fut ma meilleure cachette et ma meilleure école », dit-il aujourd’hui. L’enfant découvre des dizaines films. Sa passion nait là, au cœur du chaos et malgré le danger, le cinéma opérant comme un rempart ou une sublimation joyeuse de l’existence. 

Il confie les traumatismes qu’il conserve de cette expérience, mais aussi la façon dont il en a tiré une part de son inspiration pour faire plus tard du cinéma. 

Ces années 1940  apparaissent comme un moment fondateur, une clef pour comprendre l’œuvre et la trajectoire de Claude Lelouch, lui dont les films et la vie ont toujours été indissociables. Beaucoup de ses films évoquent d'ailleurs la période de l'Occupation.  Dans "Les uns et les autres", il filme une scène clef : l’irruption des Allemands dans une salle de classe, et l’interrogatoire d’un élève juif par un officier. L’institutrice prend sa défense, assure qu’il est catholique. Le jeune garçon est mis à l’épreuve et doit réciter le Notre père… que l’enseignante avait pris soin de lui apprendre quelques jours plus tôt. Le personnage échappe au pire. Cette histoire est cruciale pour comprendre le cinéaste. Aujourd’hui, il connait encore par cœur le Notre père… 

Claude Lelouch, la vie en mieux - Mikaël Guedj

Ce documentaire produit par Brainworks a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah. 

 

Diffusion

  • Projection en avant-première 

Festival Lumière de Lyon du samedi 12 au dimanche 20 octobre 2024

  • Diffusion télévisée

Vendredi 15 novembre 2024, 21h05 sur France 5

►à voir en ligne jusqu'au samedi 22 mars 2025 sur france.tv

Claude Lelouch, la vie en mieux - Mikaël Guedj

Une image du film "Les uns et les autres", 1981