Mémoire | Film
Les cahiers de Rachel - Jérémie Saint-Jean
Ce documentaire suit Alain Pons, ancien maire du village girondin de Teuillac, dans sa quête pour sortir de l’oubli le destin tragique de Rachel Taytel et de ses parents, Mirla et David Taytel, des immigrés juifs polonais ayant vécu à Teuillac puis déportés et assassinés à Auschwitz en janvier 1944.
Mai 1985. La petite commune de Teuillac, dans le Bordelais, fête ses 100 ans. Sur les images tournées avec un caméscope, on aperçoit le maire, Alain Pons, déguisé́ en Père-Noël, en train de distribuer des cadeaux aux enfants du village.
Pour l’occasion, il a déniché́ une hotte, abandonnée dans le grenier d’une des habitantes. Au fond de cette hotte, des lettres et un cahier d’école. Dessus, il est écrit "Rachel". Il demande aux anciens si quelqu’un se souvient de cette camarade de classe, de la petite "Rachel" ? Personne. Seule une dame se rappelle que son grand-père s’était mis à pleurer un jour et avait lancé́ cette phrase : "Il est arrivé quelque chose de terrible à Rachel". Alain Pons va alors se lancer dans une quête incroyable pour retrouver "Rachel". De lettres en photos, de registres municipaux en listes préfectorales, de témoignages en voyages, l’enquête du maire permettra de reconstruire l’histoire de Rachel. Elle finira par livrer tous ses secrets en 2019 et bouleversera la vie du village et celle du maire. À tel point que l’école du village sera renommée "École Rachel Taytel".
Ce documentaire suit Alain Pons, ancien maire du village girondin de Teuillac, dans sa quête pour sortir de l’oubli le destin tragique de Rachel Taytel et de ses parents, Mirla et David Taytel, des immigrés juifs polonais ayant vécu à Teuillac puis déportés et assassinés à Auschwitz en janvier 1944.
Sa quête débute lors de la célébration des 100 ans de l’école de Teuillac quand il découvre, enfoui dans un panier d’osier, le cahier d’école de Rachel Taytel. Pourtant, l’existence de Rachel et de ses parents, Mirla et David Taytel, semble comme emmurée dans le silence du village et de ses habitants, alors même que leur maison est restée intacte et inhabitée depuis leur départ précipité du village en janvier 1941.
Ce silence n'empêche pas Alain Pons de mener sa quête avec détermination : “Je veux savoir” dit-il. Au fur et à mesure de ses entretiens avec les villageois, il redonne vie à cette famille pendant son séjour à Teuillac, jusqu’à son arrestation en janvier. “Elle est partie avec sa poupée” se souvient une villageoise, fille de la voisine des Taytel. S'ensuit un voyage de mémoire qui mène Alain Pons à la synagogue de Bordeaux, au camp de Drancy puis au camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau où la famille arrive quelques jours après leur départ de Teuillac.
Ce documentaire met en lumière la complexité de la transmission de la mémoire de la Shoah que ce soit au sein même des familles de victimes du génocide comme on peut le voir lorsque les cousins et cousines de Rachel Taytel découvrent le destin de celle-ci ; ou dans un deuxième cercle plus éloigné, celui des voisins, camarades de classes ou collègues qui sont murés dans le silence.
Cependant, Alain Pons compte bien la transmettre à la jeunesse du village. En effet, lors de la cérémonie de dénomination de l’école du village au nom de Rachel Taytel, un jeune garçon s’exprime : “l’histoire de Rachel vous nous l’avez transmise, maintenant, c'est à nous de la transmettre à tout le monde”.
Le documentaire de Jérémie Saint-Jean, produit par Premières Lignes Télévision, a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Projection en avant-première
Jeudi 12 septembre 2024, 19h
Mémorial de la Shoah
17 rue Geoffroy l’Asnier
75004 Paris