Mémoire | Film
SHTTL - Ady Walter
SHTTL se déroule en juin 1941 dans un village ukrainien à la frontière polonaise, 24 heures avant le déploiement de l’Opération Barbarossa qui fera près de 5 millions de morts en 200 jours. Dans ce village où laïcs et religieux cohabitent et où chacun parle yiddish, un mariage va avoir lieu. Mais cet évènement va être contrarié par le retour d’un ancien prétendant…
Ukraine, juin 1941, 24h avant l'invasion du territoire soviétique par les nazis. Dans un village juif proche de la frontière polonaise, un mariage va être célébré entre Yuna et Demyan. Les préparatifs sont cependant perturbés par le retour de Mendele, un ancien prétendant de la mariée, parti à Kiev faire du cinéma "pour ne pas dévouer sa vie à une seule histoire, mais en raconter d'autres". Mendele ose confronter les habitants du village sur leur mode de vie qu’il juge d’un autre temps puis sur ce mariage arrangé.
Cette fiction, tournée en noir et blanc et jouée en yiddish, se déroule juste avant l’Opération Barbarossa qui fera près de 5 millions de morts en 200 jours. Elle n'épargnera pas la communauté présentée dans cette histoire juste avant sa destruction.
Un village en yiddish s’écrit shtetl. Alors pourquoi SHTTL ? En 1969, un écrivain, Georges Perec, dont la mère mourra à Auschwitz, publie La Disparition ; un roman écrit en français où la lettre E n’apparaît jamais, une prouesse a priori impossible dans cette langue : cette absence est une béance, un vide, un vertige, un gouffre. SHTTL, mon film, lui rend hommage en effaçant lui aussi la même lettre, symbole de la disparition de mes personnages, dont le petit ukrainien Demyan, emporté lui aussi. La question qui me hante depuis toujours et à laquelle ce film veut apporter une réponse est celle-ci : que se passe-t-il 24h avant la fin du monde ? Sommes-nous saisis par l’angoisse, par des vision apocalyptiques ? Est-ce que comme Mendele, nous sommes soudainement et absolument conscients de l’infinie poésie du monde, celui de notre enfance, celui qui nous entoure ? Nous aussi finalement saisis par la beauté des êtres imparfaits que nous pensions ne plus aimer? Et finalement, que peut mon cinéma face au désastre ?
Ady Walter
Présence juive en Ukraine selon le recensement de 1926-31
Cette fiction originale a l'ambition de faire revivre une culture disparue et se place dans la lignée des films qui évoque la présence juive en Europe de l'Est et le yiddishland avant sa destruction par la Shoah. Elle se déroule aussi dans une partie de l’Europe (l’Ukraine occidentale) où ces événements, auparavant moins connus du grand public qu'ailleurs, le sont devenus avec le retour de la guerre sur le sol ukrainien suite à l'invasion russe en février dernier et les enjeux qu'elle soulève : exfiltration des survivants de la Shoah hors d'Ukraine, menaces sur les sites mémoriels comme Babi Yar...
Bande-annonce
Fiction, 2022, 109 mn, co-production France-Ukraine.
Grand Prix du Public au Rome Film Festival
Sélection au BFI London Film Festival
Prix du jury du Festival Dia(s)porama 2023
Ce film a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Projection dans le cadre du festival Dia(s)porama
suivie d'un échange avec le réalisateur et l'équipe du film, animé par Samuel Blumenfeld, journaliste et critique de cinéma.
Jeudi 26 janvier 2023, 19h30 à l'Espace Rachi (Paris)
Projection en avant-première
Mercredi 27 septembre 2023 à 19h, au mahJ (Paris) suivie d'une rencontre avec le réalisateur
Rencontre animée par Stéphane Bou
Diffusion
Lundi 9 décembre 2024, 22h40 sur Canal+ cinémas et disponible en Vidéo à la demande.