Mémoire | Podcast
Mémoires intimes du Mont-Valérien
Le mémorial du Mont-Valérien lance une série de podcasts sur plusieurs figures marquantes de la Résistance "pour que la flamme de leur mémoire jamais ne s’éteigne jamais". C'est dans cette clairière près de Paris que l’occupant nazi fit fusiller un peu plus de 1000 hommes entre 1941 et 1944. Et c’est cet endroit que choisit le Général de Gaulle pour en faire un mémorial en l’honneur de ces otages et combattants, juifs, communistes, gaullistes, syndicalistes…
Le mémorial du Mont-Valérien lance une série de podcasts sur plusieurs figures marquantes de la Résistance "pour que la flamme de leur mémoire jamais ne s’éteigne jamais". C'est dans cette clairière près de Paris que l’occupant nazi fit fusiller un peu plus de 1000 hommes entre 1941 et 1944. Et c’est cet endroit que choisit le Général de Gaulle pour en faire un mémorial en l’honneur de ces otages et combattants, juifs, communistes, gaullistes, syndicalistes…
Joseph Epstein est encore aujourd’hui un inconnu, bien qu’il fut l'un des officiers les plus importants de la Résistance et son chef pour la région parisienne.
Née dans une famille polonaise juive aisée en 1911, il est privé d’études militaires à cause de sa judéité. Engagé au Parti Communiste, il est emprisonné et libéré en 1931 à condition de quitter la Pologne. Il arrive en France où il entame des études de droit, rencontre sa femme à Tours et continue de militer. Tout juste diplômé quand éclate la guerre civile espagnole, il s’engage du côté des républicains avant même la création des Brigades internationales. Il va y gagner ses galons d’officier, une mentalité de meneur et y apprendre des techniques de guérilla qu’il mettra en pratique contre l’occupant nazi. Engagé dans la Légion étrangère dès 1939, il est fait prisonnier mais s’évade du stalag en décembre 1940 et regagne la France dans des conditions rocambolesques. Il entre aussitôt dans la Résistance où il enseigne le maniement des armes et développe d’audacieuses techniques de sabotage. Nommé responsable des FTP pour la région parisienne, il mène les opérations les plus spectaculaires et brille par son talent d’organisateur et de stratège, notamment pour protéger ses compagnons lors des opérations urbaines contre les nazis.
Dénoncé, il est arrêté en même temps que Missak Manouchian le 16 novembre 1943. Torturé de nombreux mois, il ne parle pas. Fusillé avec 28 autres résistants le 11 avril 1944, il écrit une lettre d’adieu bouleversante à sa femme et son fils « mon petit microbe chéri », qu’il conclut par ces mots : "Soyez heureux dans un monde meilleur et plus humain, vive la liberté, vive la France !"
Renée Lévy
Cette résistante juive et communiste est enterrée dans la crypte du mémorial de la France combattante au côté de 16 autres tombeaux. Son nom avait été tiré au sort en octobre 1945 pour représenter la déportation politique. Son histoire est racontée sous un angle féministe, car son destin est révélateur du sort réservé aux femmes dans la Résistance, beaucoup moins visibles que les hommes.
Née en 1906 en Bourgogne dans une famille juive dont le grand-père était grand rabbin de France, Renée Lévy fait des études de Lettres jusqu’à l’agrégation. Enseignante, elle découvre le féminisme, et son engagement dans la Résistance doit beaucoup à sa volonté de citoyenne de prendre part à l’action politique. Chassée de l’enseignement par le premier statut des Juifs du 3 octobre 1940, elle entre peu après dans un des premiers groupes clandestins, celui du Musée de l’Homme, où elle est chargée de diffuser journaux et tracts clandestins. Quand ce groupe est démantelé, elle entre dans le réseau Hector chargé de faire du recueil de renseignements militaires. Mais il est infiltré par un agent double, et Renée Lévy es arrêtée par la Gestapo le 10 décembre 1941. Transférée en Allemagne, elle est maintenue au secret dans différentes prisons selon le décret "Nacht ou Nebel" qui signifie la disparition des condamnés et le silence total sur leur sort.
La répression contre la Résistance fut "genrée" : les hommes étaient traités en soldats, mais les femmes n’étaient pas considérées comme des combattantes. Aucune femme arrêtée n’a été fusillée au Mont-Valérien. Renée Lévy est donc jugée en Allemagne, condamnée à mort comme juive et communiste et guillotinée le 31 août 1943. Ses lettres d’adieu ont disparu, mais elle aurait défié ses bourreaux : "Je suis Française et j'ai bien fait de servir mon pays. Je regrette seulement de n'avoir pas pu en faire davantage."
Les podcasts Mémoires intimes du Mont-Valérien ont été soutenus par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah. Les 5 premiers épisodes évoquent la vie et le parcours de : Honoré d'Estienne d'Orves, Joseph Epstein, Renée Lévy, Georges Dudach, la famille Kirschen.
Ils sont à écouter en ligne sur toutes les plateformes de podcast et d'écoute en ligne.