Dans la prison de mes souvenirs - Charles Baron
2024
BARON
Charles Baron était l’une des grandes figures de la mémoire de la Shoah, très tôt investi dans ses associations et dans sa transmission auprès des scolaires, sensibles au fait qu'il ait été déporté à seulement 16 ans, quelques semaines après ses parents pris dans la Rafle du Vél d'Hiv et qui ne sont pas revenus d'Auschwitz-Birkenau. Charles, lui, a fait l'expérience pendant deux ans des camps de travaux forcés, avant Auschwitz, puis Dachau et l'évasion du convoi d'évacuation...
Charles Baron était l’une des grandes figures de la mémoire de la Shoah, très tôt investi dans ses associations et dans sa transmission auprès des scolaires, sensibles au fait qu'il ait été déporté à seulement 16 ans, quelques semaines après ses parents pris dans la Rafle du Vél d'Hiv et qui ne sont pas revenus d'Auschwitz-Birkenau.
Charles, lui, déporté par le convoi n°34 a fait l'expérience pendant deux ans des camps de travaux forcés – des ZAL, "Zwangsarbeitslager" – de Silésie. C’est le besoin de main-d’œuvre des industries de guerre du Reich qui conduit à ces sélections de Juifs aptes au travail avant l'arrivée aux camps d’extermination. Après-guerre, Charles s’est particulièrement attaché à faire reconnaître l’organisation de ces camps dans l’histoire du système concentrationnaire nazi.
En juillet 1944, Charles arrive à Auschwitz-Birkenau où il échappe à deux sélections pour la chambre à gaz. En octobre, il assiste au défilé macabre dans Birkenau des enfants lituaniens jusqu’à la chambre à gaz. À la fin du même mois, il est transféré au camp de Kaufering-
Landberg dépendant de celui de Dachau, en Bavière, où il reste jusqu'en avril qui verra l'évacuation du camp devant l'avancée des forces américaines. Charles parvient à s'évader de son convoi d'évacuation avec son ami Fred Sedel, et à se réfugier dans une ferme avant l'arrivée des américains. Très affaibli, il passe plusieurs mois à l'hôpital où il écrit le récit de son évasion (le tapuscrit de ce récit figure dans le volume) et n'est rapatrié qu'en septembre. Il se marie en 1950 avec Micheline Ziboulsky et ils auront deux filles.
Charles Baron accroché à l’échelle d’un autocar à Saint-Rémy-lès-Chevreuse (Seine-et-Oise ; de nos jours, Yvelines), été 1942, quelques semaines avant son arrestation.
En 1987, il participe à la création de l’AFMA (Association pour la Fondation mémoire d’Auschwitz), devenue en 2003 Association Fonds Mémoire d’Auschwitz.
Charles Baron s'est éteint en 2016, entouré de sa famille, quelques mois après avoir été promu au grade d’officier de l’ordre de la Légion d’honneur.
En conclusion de son livre, il a écrit ces phrases poignantes qui expliquent le titre du livre :
"Je ne suis pas sorti du camp. Mon problème est là. Soixante et-onze ans se sont écoulés depuis mon retour, mais je suis toujours dans ce camp, où je suis arrivé à l’âge de 16 ans et demi. Je ne l’ai jamais quitté depuis. Les images que j’en ai conservées m’empêchent de dormir. Quand je vois mes petits-enfants et ceux des autres, je pense à tous ces gosses assassinés parce qu’ils étaient nés juifs."
Postfaces d’Odile Cheny-Baron (fille de Charles et Micheline) et de Johanna Palut-Carvais (petite-fille de Charles et Micheline)
Cette édition comporte également un témoignage de Serge Klarsfeld au moment des obsèques de Charles Baron.
230 pages, 90 illustrations dont des dessins de Tignous avec qui il avait réalisé un livret
À paraître lundi 26 février 2024 dans la Collection Témoignages de la Shoah éditée par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah et les éditions Le Manuscrit.