Mémoires - Lycée La Mache

Le projet pédagogique "Mémoires" a eu pour objectif, au cours d'une année scolaire 2020-2021 fortement marquée par les restrictions, de faire connaître la Shoah à différentes échelles : locale, au niveau de la région lyonnaise, nationale et européenne. Il s'accompagnait d'une réflexion sur la nécessité de se souvenir et d'entretenir la mémoire de cette période tragique et devait se concrétiser par la réalisation d'une œuvre artistique mémorielle. 

Même si toutes les étapes prévues n'ont pas pu se réaliser (comme les déplacements prévus à la prison de Montluc à Lyon et à Auschwitz-Birkenau), deux se sont déroulées normalement et ont fortement marqué les élèves. C'est le cas de la rencontre avec Benjamin Orenstein, survivant des camps et inlassable témoin des atrocités de la Shoah dans laquelle il a perdu presque toute sa famille. Aux élèves, il a demandé "de raconter son histoire pour qu'elle ne tombe pas dans l'oubli afin d'éviter que le pire ne recommence". Décédé quelques semaines après leur rencontre, le 10 février dernier, son testament n'en a que plus de force. 

Le déplacement à la Maison d'Izieu a pu se dérouler normalement fin mai : la classe de 1ère STI avait mené des recherches sur plusieurs enfants juifs déportés depuis la région lyonnaise en s’appuyant sur le Mémorial de Serge Klarsfeld. Sur place, les élèves ont élaboré une œuvre de commémoration mêlant collectif et individuel, destinée à être présentée dans différents lieux et aux autres élèves du lycée. 

En découvrant le destin des 44 petits pensionnaires de la maison d'Izieu, dont le souvenir est rappelé par des objets, des dessins et des photos, les élèves ont pu appréhender la réalité de la Shoah de façon plus concrète que dans les manuels scolaires. 

Par ailleurs, une partie de la visite a été consacrée à Klaus Barbie, sa traque, son procès et ses conséquences sur l'opinion publique. En cours, leur professeur a rappelé l'importance de la justice et de la justice internationale, pour les témoins, la reconstruction et la résilience des victimes, mais aussi pour la prise de conscience collective d'une notion comme le crime contre l'humanité et son caractère imprescriptible. 

Certains élèves ont, avec leur professeur, décidé participer au prix Gilbert Dru décerné par la section régionale de la LICRA, en réalisant un documentaire audio avec des témoignages sur les trois génocides du XXe siècle. 

Ce projet pédagogique a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.