Culture juive | Publication
La Vie picaresque d’Eliya Karmona
Eliya Karmona est né à Istanbul en 1869 dans l’une des familles juives les plus influentes de la ville. Son père ayant essuyé un revers de fortune, il dut cependant très tôt gagner sa vie. À travers l’un des chefs-d’oeuvre de la littérature judéo-espagnole, cet ouvrage nous livre un extraordinaire tableau de l’Empire ottoman à son couchant.
Un grand bonheur attend les lecteurs de ce livre : la découverte d’un monde à jamais disparu à travers l’un des chefs-d’oeuvre de la littérature judéo-espagnole. Eliya Karmona est né à Istanbul le 21 octobre 1869 dans l’une des familles juives les plus influentes de la ville. Son grand-oncle, Tchelebi Behor Karmona (1773-1826) fut le fermier-général de l’Empire ottoman. Son père ayant essuyé un revers de fortune, Eliya Karmona dut cependant très tôt gagner sa vie. S’il en avait été autrement nous n’aurions sans doute pas pu découvrir à ses côtés un extraordinaire tableau de l’Empire ottoman à son couchant.
Armé de son nom pour seul capital, Eliya Karmona est poussé par une formidable énergie vitale qui le conduit à exercer trente-six métiers, solliciter les célébrités de son temps, effectuer de constants voyages d’une ville à l’autre. L’argent lui glisse entre les doigts dès qu’il apparaît. Chaque échec, chaque rebuffade qu’il reçoit est une initiation et l’occasion d’un nouveau départ.
Personnage burlesque, Eliya Karmona apparaît tour à tour ballotté, impuissant, victime des hommes et des femmes – une mère omnisciente, une maîtresse conquérante, une épouse superstitieuse – mais aussi résistant, intrépide, entreprenant. Après moult aventures, il parviendra à son but suprême : fonder un journal satirique en judéo-espagnol. Ce sera El Djugueton (1908-1931).
Le grand talent d’Eliya Karmona est d’avoir su se mettre en scène dans la veine des meilleurs auteurs picaresques espagnols et d’avoir su faire rire et réfléchir ses lecteurs envers et contre lui. Nul doute que ce Karmona saute-ruisseau et sans le sou restera le plus illustre rejeton de cette noble famille séfarade.
Édition bilingue. Traduction du judéo-espagnol par Vanessa Pfister-Mesavage et translittération des caractères hébraïques rachi par Gaëlle Collin.
Cet ouvrage est publié avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.