Aide aux survivants | Projet pédagogique
De Bouche à Oreille, un programme de rencontres intergénérationnelles
Ce programme de rencontres entre jeunes et aînés d'origine juive a un double objectif : assurer la transmission des mémoires plurielles du monde juif, et créer un lien fort entre les générations. Cette année, ce projet du Casip-Cojasor a été mené avec le lycée ORT Daniel Mayer de Montreuil.
De Bouche à Oreille est un programme de rencontres entre jeunes et aînés d'origine juive mis en place par le Casip-Cojasor. L'objectif est double : assurer la transmission des mémoires plurielles du monde juif et créer un lien fort entre les générations.
Pour sa 8e édition, ce projet a été mené avec les élèves de Seconde "Systèmes Électroniques Numériques" et l’équipe enseignante du lycée ORT Daniel Mayer, à Montreuil (93).
Huit séniors, recrutés par le service Sépia de la Fondation Casip-Cojasor, ont été accueillis par 18 élèves et leurs professeurs.
Claudine Lang raconte son parcours à deux lycéens - Crédit : Casip-Cojasor
Une réflexion sur la place des seniors dans la société
Avant de recevoir les témoins, les élèves travaillent sur la représentation que se font les jeunes des aînés et discutent de la place et du rôle des seniors dans la société.
Ils abordent également avec leurs professeurs le thème du témoignage et réfléchissent à ce que le fait de raconter son histoire peut représenter, pour le témoin, sur le plan émotionnel.
Je m'attendais à rencontrer des personnes âgées en chaise roulante, à les interroger sur leur passé douloureux en faisant attention à ne pas leur faire de peine. Ce n'était pas du tout ça. C'était passionnant de leur parler.
Des témoignages sous forme de rencontres
Trois rencontres, d'environ 1h30, sont organisées durant l'année scolaire.
Sous forme de discussion informelle, les témoins racontent leur parcours aux élèves, répartis par groupes de deux ou trois. Ces rencontres permettent des échanges très libres. Certaines personnes âgées livrent ainsi leur témoignage pour la première fois, devant des lycéens attentifs qui utiliseront leur récit dans le cadre d'un véritable projet mémoriel.
C'est la première fois qu'on me proposait de témoigner. Cette expérience m'a donné le sentiment d'être utile: les élèves sont très intéressés, mais connaissent assez peu cette période. Ce projet m'a enfin donné l'occasion de parler. C'est libérateur.
Joseph Galinsky, ancien enfant caché
Pour les élèves, cette découverte en prise directe favorise une meilleure compréhension de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale et des notions de persécution ou de migration.
Créer un lien entre les générations
Chaque groupe d'élèves travaille ensuite à l'élaboration d'un "guide d'entretien". Un travail très impliquant, d'un point de vue émotionnel et par la réflexion qui le sous-tend, que le Casip-Cojasor valorise chaque année en éditant un recueil de ces retranscriptions.
Au-delà du travail scolaire et du recueil de témoignages, des liens forts peuvent se tisser au gré de ces rencontres, qui perdurent souvent dans le temps.
Le point de départ d'un vaste programme pédagogique
Au lycée ORT Daniel Mayer, ces rencontres ont été le point de départ d'un programme pédagogique plus vaste mené par les professeurs de lettres et d'histoire.
Ce programme sur trois ans a notamment donné lieu à un voyage d'étude en Pologne, soutenu par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Créé en 2009, le programme de Bouche à Oreille a réuni une centaine de témoignages. Ces séniors d'origines diverses ont été interrogés par des élèves, et vu leurs parcours utilisé dans le cadre d'un véritable travail de mémoire. Des classes de quatrième, troisième, seconde et terminale y ont participé.
Ce programme reçoit le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Contact
Valérie Taïeb
Casip-Cojasor
Tél : 01 49 23 71 48
Email : valerie.taieb@casip-cojasor.fr
www.casip-cojasor.fr