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Hitler et les races. L'anthropologie nationale-socialiste - Anne Quinchon-Caudal
La pensée raciale d'Hitler et de ses acolytes ne fut pas si simpliste et si dualiste que l'on se l'imagine généralement. Loin d'être uniquement le produit des élucubrations de quelques pseudo-philosophes, elle hérita d'une longue tradition allemande d'interrogation sur l'identité nationale et bénéficia de la collaboration des plus grands anthropologues et généticiens allemands de la première moitié du XXe siècle.
La pensée raciale d'Hitler et de ses acolytes ne fut pas si simpliste et si dualiste que l'on se l'imagine généralement. Loin d'être uniquement le produit des élucubrations de quelques pseudo-philosophes, elle hérita d'une longue tradition allemande d'interrogation sur l'identité nationale et bénéficia de la collaboration des plus grands anthropologues et généticiens allemands de la première moitié du XXe siècle.
Les scientifiques qui se mirent au service du nouveau régime se trouvèrent confrontés à une tâche qu'ils savaient quasiment irréalisable : dire s'il existe une "race allemande", si la "race nordique" est véritablement supérieure aux autres, et surtout : qui est "Aryen", qui est "Juif", et qui n'est ni l'un, ni l'autre.
Pour montrer à quel point les questions raciales agitèrent les instances dirigeantes du Reich hitlérien, l'auteur propose de revenir sur les grandes étapes de la définition d'une supposée essence germanique depuis la fin du XVe siècle, puis d'analyser la manière dont les principaux idéologues nationaux-socialistes conçurent les luttes interraciales, avant de comparer cette anthropologie théorique à la politique réellement mise en oeuvre sous le Troisième Reich, tant en Allemagne que dans le reste de l'Europe occupée.
Il apparaît dès lors que les représentations irrationnelles de l'Étranger, associé au mal et à la maladie, l'emportèrent toujours sur les connaissances scientiques réelles des artisans de cette politique meurtrière, un phénomène qui s'explique mieux si l'on considère le nazisme comme une véritable religion politique.
Anne Quinchon-Caudal est agrégée d'allemand, docteur d'études germaniques et maître de conférences à l'université Paris-Dauphine. Ses recherches portent sur la pensée raciale dans les pays de langue allemande, et plus particulièrement sous le Troisième Reich.
Pierre-André Taguieff signe la postface de cet ouvrage qui a été publié avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.