Mémoire | Spectacle vivant

On ne jouait pas à la pétanque dans le ghetto de Varsovie - Éric Feldman et Olivier Veillon

Convoquer l’humour pour aborder sur scène la mémoire funeste de la Shoah. C’est ce qu’entreprend l’artiste Éric Feldman dans ce que l’on pourrait qualifier de stand-up théâtral d’art et essai. Le comédien sait de quoi il parle quand il énonce les traumatismes de la Shoah : ses propres parents furent des "enfants cachés". Dès lors, que transmettre à leur descendance ? Le principal concerné déploie un récit intime où il évoque la grande histoire, la psychanalyse, le yoga, le miracle d’être vivant et bien d’autres choses…

Représentations : Du mardi 12 au vendredi 22 novembre au Théâtre National de Strasbourg et du mercredi 27 novembre au dimanche 22 décembre 2024 au Théâtre du Rond-Point, Paris

Ce seul en scène, portant sur les conséquences de la Shoah sur la deuxième génération et qui aurait pu s'appeler « comment survivre sans la psychanalyse », est tout à fait singulier et original. Utilisant la forme du stand up, il évoque avec un humour ravageur le désespoir des rescapés de la Shoah, qu’ils aient été enfants cachés et/ou enfants de survivants. Le texte du spectacle rappelle, dans son esprit, l’humour juif tel que le pratiquaient avec virtuosité en Pologne, au Théâtre Yiddish, de grands comiques juifs d’avant-guerre.

Au fil d'une autofiction, j'évoque avec humour, émotion et gravité les effets traumatiques de la Shoah sur les enfants cachés survivants (je parle de mes parents, de mes oncles et tantes), sur leurs propres enfants (particulièrement sur moi !), et peut-être au fond sur notre monde contemporain, "malade des camps" selon le psychiatre et psychanalyste Gérard Haddad. Je parle de cette histoire parce que c’est celle de ma famille et la mienne mais je souhaite qu’on puisse entendre qu’il s’agit des traumatismes causés par tout crime de masse. Je témoigne aussi d’un trajet de vie qui peut parler à chacun.e, depuis l’ombre et le mortifère jusqu'à la vie et le désir de vivre, depuis l'isolement et l'enfermement jusqu'à la rive miraculeuse des vivants. J'évoque aussi, par le biais de mon expérience psychanalytique, le thème essentiel de l'altérité, la question de l’étranger, celle de la relation à l’autre, son éthique. Je parle de ces deux figures majeures et radicalement opposées du vingtième siècle, Hitler et Freud. D'un côté l'assassin majuscule, la figure absolue du mal, et de l'autre côté celui que Thomas Mann a décrit précisément comme "son ennemi véritable et essentiel, le philosophe qui démasqua la névrose, le grand désillusionneur". Je parle de l'assassin qui a tué non seulement un peuple mais aussi une culture et une langue (le yiddish), et je parle de celui qui a inventé un savoir qui, pour revenir à moi, m'a sauvé la vie.

Eric Feldman

On ne jouait pas à la pétanque dans le ghetto de Varsovie - Éric Feldman et Olivier Veillon

Éric Feldman, auteur et acteur du spectacle

Ce spectacle théâtral, produit par la compagnie Miam Miam, et mis en scène par Olivier Veillon avec l'aide de Joël Pommerat, a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

 

Représentations 

  • En 2024

Du mardi 12 au vendredi 22 novembre 2024 : Création au Théâtre National de Strasbourg (67)

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Du mercredi 27 novembre au dimanche 22 décembre 2024 au Théâtre du Rond-Point, Paris

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  • En 2025

Vendredi 31 janvier 2025, Théâtre des Bains-Douches, Le Havre (76)

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Mardi 4 février 2025, Théâtre de la Madeleine, Troyes (10)

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Dossier de presse (PDF)
 

On ne jouait pas à la pétanque dans le ghetto de Varsovie - Éric Feldman et Olivier Veillon

Le grand-père d'Éric Feldman, Moszek Feldman

Bande annonce du spectacle