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Steven Spielberg, l'homme et l'enfant - Michaël Prazan

"Steven Spielberg, l'homme et l'enfant", réalisé par Michaël Prazan, est un portrait du réalisateur Steven Spielberg, axé autour de trois thématiques : son enfance, la Shoah et l'Amérique. Ces trois thèmes façonnent profondément, directement ou indirectement, toute son œuvre cinématographique.

Diffusion prévue : automne 2024 sur arte et arte.tv

L'enfance de Steven Spielberg est une immense source d'inspiration pour ses films. Des souvenirs d'enfance assez anodins et inoffensifs peuvent influencer ses œuvres, comme l'arbre devant la fenêtre de sa chambre qui lui faisait peur la nuit et lui a inspiré, dans "Poltergeist" (1982), l'arbre devant la chambre de Robbie, le fils de la famille hantée par les fantômes, qui s'empare de lui et essaye de l'aspirer. 

Cependant, des souvenirs bien plus profonds et marquants influencent également ses œuvres. Ainsi le divorce de ses parents devient un motif récurrent de ses films. Pour échapper au divorce de ses parents, Steven Spielberg dit qu'il se cachait derrière la caméra. Dans "Arrête-moi si tu peux" (2002), le personnage principal Frank Abagnale Jr, ne supportant pas le divorce de ses parents, se cache quant à lui derrière l'usurpation d'identité pour fuir cette situation. 

Steven Spielberg, l'homme et l'enfant

Le jeune Steven Spielberg victime d'antisémitisme de la part de ses camarades dans "The Fabelmans"

Ses origines juives occupent une place essentielle dans les œuvres de Spielberg. Dans sa jeunesse, Spielberg a souffert d'antisémitisme de la part de ses camarades de classe, à tel point qu'il reniait complètement son identité et disait qu'il était allemand lorsqu'on lui demandait ses origines. 

La Shoah a marqué ses souvenirs d'enfance, notamment un film qu'il avait vu en sixième, "The twisted cross" (1956), qui lui a vraiment fait réaliser l'horreur de la Shoah, mais aussi le témoignage de ses grands-parents qui étaient proches de survivants réfugiés aux États-Unis. C'est en redécouvrant son identité juive après la naissance de ses enfants que l'envie de réaliser un film sur la Shoah germe dans son esprit. Le documentaire consacre beaucoup de temps à "La Liste de Schindler" (1993), particulièrement à sa rencontre avec un survivant de la Shoah et enfant sauvé par Oskar Schindler, Leopold Page, et à son voyage à Cracovie, qui lui font ressentir "une urgence à raconter cette histoire".  

"La Liste de Schindler" a depuis "obscurci le ton de sa caméra", et la Shoah est évoquée à de multiples reprises dans ses œuvres, par exemple comme une évocation allégorique dans "La Guerre des mondes". Le documentaire évoque également son projet archivistique de la USC Shoah Foundation, qui a été créé après "La liste de Schindler".

Steven Spielberg, l'homme et l'enfant

Steven Spielberg avec Leopold Page pour le tournage de "La Liste de Schindler"

Enfin, le film se focalise sur la représentation de l'Amérique par Steven Spielberg. Le réalisateur a toujours eu le sentiment "d'incarner une nouvelle vague américaine" avec ses collègues, notamment George Lucas, avec lequel il a noué des liens forts. Ses films représentent une "Amérique familière et angoissante", dans laquelle la violence peut à tout moment faire irruption dans la banalité du quotidien.

De nombreux films et documentaires sur Steven Spielberg sont sortis ces dernières années. Cependant, celui-ci se distingue de ses prédécesseurs, car l’histoire personnelle de Steven Spielberg est racontée à travers ses films, véritables dépositaires de ses souvenirs et de son identité, articulée autour d'extraits d'interviews en voix off du célèbre réalisateur.

Steven Spielberg, l'homme et l'enfant

Extrait de "La liste de Schindler"

Documentaire, 2024, 55mn, produit par Ellis Films avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah

 

Diffusion 

Première diffusion en automne 2024 sur arte et arte.tv