Mémoire | Film
Pingouin & Goéland et leurs 500 petits - Michel Leclerc
Michel Leclerc retrace l'histoire de la Maison d'enfants de Sèvres. Tenue par Roger et Yvonne Hagnauer, dits "Pingouin et Goéland", elle a accueilli des centaines d'enfants, orphelins de guerre ou issus de familles juives persécutées.
Roger et Yvonne Hagnauer, alias Pingouin et Goéland, ont sauvé ensemble des dizaines d'enfants, juifs et non-juifs, pendant la Seconde Guerre mondiale, dans une grande maison à Sèvres, près de Paris.
Ouverte en 1941 pour héberger des enfants de la région parisienne victimes des restrictions alimentaires, la Maison d'enfants de Sèvres évolue rapidement en refuge, abritant sous l’Occupation de nombreux enfants juifs, des orphelins et des victimes de guerre de toutes nationalités, ainsi que des adultes en situation irrégulière (étrangers, Juifs, Résistants, réfractaires au S.T.O.), comme un certain Marcel Mangel, futur Mime Marceau.
Après la guerre, la Maison poursuivit son activité en accueillant des orphelins dont les parents ont été déportés et des enfants en difficulté. Yvonne continuera à diriger l'établissement jusqu'au début des années 1970 en y appliquant des méthodes pédagogiques novatrices. Elle sera reconnue Juste parmi les Nations en 1974.
Dans son film "Le nom des gens" sorti en 2010 et récompensé aux Césars, le personnage d'Annette Martin, la mère mutique du héros principal, était directement inspiré de la mère du réalisateur, Michel Leclerc. Dans ce documentaire, celui-ci tire le fil de cette histoire personnelle que sa mère ne lui a jamais directement racontée. Désormais décédée, c'est en interrogeant ses amies de la maison de Sèvres qu'il va tenter de comprendre ce qu'elle avait vécu pendant la guerre et gardé à jamais pour elle.
À partir de multiples archives, visuelles et sonores, il raconte avec beaucoup de tendresse l'histoire d'un couple hors du commun qui a marqué ceux et celles qui ont bénéficié de leur protection, soutien et affection.
Mais le film pose aussi, de manière assez frontale, la question du rapport à l'identité juive. Privé par sa mère d'une quelconque transmission de sa culture juive d'origine, le réalisateur revendique un "droit à l'oubli" que d'aucuns pourraient lui refuser.
Documentaire, France, 2019, 1h49, Ex Nihilo.
Sorti en salle en novembre 2021, ce film a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Prix de la Critique dans la catégorie Documentaires au Festival 2 Cinéma de Valenciennes.
Projection
À l'occasion de l'hommage à la Résistante juive Marianne Cohn (1922-1944), organisé par la ville d'Annemasse, en association avec le Mémorial de la Shoah.
Dimanche 18 septembre 2022, 18h
Ciné Actuel
3, rue du 8 mai
74100 Annemasse
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