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L'Art et la Shoah
Des lycéens de Villiers-le-Bel ont travaillé sur la transmission de la mémoire de la Shoah par le biais des oeuvres d'art. Après un voyage de quatre jours en Pologne, ils ont retranscrit leur ressenti au travers de productions artistiques.
Les élèves de Première du lycée ORT de Villiers-le-Bel effectuent chaque année un voyage d'étude sur les traces de la vie juive en Pologne. Cette année, la réflexion a porté sur la transmission de la mémoire : une question cruciale à l'heure où les témoins se font de moins en moins nombreux. Les élèves ont étudié plus particulièrement l'un des vecteurs de cette transmission : les œuvres d'art.
L'art comme vecteur de transmission
Au programme de ce projet pédagogique : les œuvres créées sous l'Occupation ou dans l'univers concentrationnaire et l'histoire des œuvres spoliées et des combats menés pour leur restitution après-guerre.
Les élèves ont ainsi analysé l'oeuvre de Charlotte Salomon : Vie ? ou Théâtre ? (éd. Le Tripode, 2015), celles de David Olère, sculpteur juif polonais rescapé des Sonderkommando d'Auschwitz, ou de Shelomo Selinger, survivant de la Shoah qui a réalisé le monument du souvenir de l'ancien camp de Drancy.
À la découverte des lieux de mémoire en Pologne
En mars 2017, 85 élèves de Première se sont envolés pour la Pologne. Durant 4 jours, ils ont suivi les traces de la communauté juive polonaise avant son extermination. Une journée a été consacrée à la découverte du camp d'Auschwitz-Birkenau.
Lectures, visites de lieux de mémoire en France et rencontres avec des témoins avaient préparé les adolescents à ce voyage d'étude.
Une restitution sous forme d'œuvres d'art
Après leur voyage, les élèves ont retranscrit leur ressenti au travers de productions artistiques. Par groupes de trois, ils ont choisi un moyen d'expression (maquette, poème, bande dessinée, dessin, vidéo...) et réalisé une oeuvre libre.
Draw my life. Vidéo réalisée par Lévana Sebbag, Eva Nizard et Shirel Sarfati, Première S.
"Nous avons choisi de réaliser cette œuvre en choisissant un format qui puisse parler à tous, puisque les images parlent parfois plus que les mots. Nous avons jugé que retracer l’histoire unique et particulière d’une victime, était plus efficace et plus touchant pour représenter l’horreur de la Shoah. Chaque victime ou survivant a vécu sa propre histoire qui ne ressemble à aucune autre, et c’est cette face du génocide que nous avons voulu représenter : la Shoah ce n’est pas "juste" 6 millions de morts, mais véritablement 6 millions d’individus tués."
Déshumanisation. Bande dessinée de Samuel Sarfati, Benjamin Zerbib et Sharon Mendes, Première S.
"D'après nous, la bande déssinée est un bon moyen de décrire ce qu'il s'est passé pendant cette période lugubre ; quoi de mieux que d'observer un enchaînement de moments joyeux puis malheureux pour définir cette horreur ? [...] Ainsi, grâce à ce que nous avons vu lors de notre voyage en Pologne, grâce à tout ce qu'on a lu sur cette période, nous avons pu réaliser cette oeuvre qui nous tient particulièrement à cœur."
Le dernier voyage. Dessin de Mélanie Allouche, Magalie Salewyn et Sharone Semmama, Première S
"Symbolisant la transition entre leur ancienne vie et l’horreur qui les attend [...], le voyage en wagon, qui paraît sans grand impact comparé à l’ampleur du génocide, est un moment majeur et très significatif. "
Les œuvres ont été exposées au CDI du lycée.
Elles sont également exposées en ligne, sur le blog "Art et Shoah".
Ce projet pédagogique a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.