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De la lutte contre l’antisémitisme au dialogue inter-religieux. Émergence d’une diplomatie interreligieuse, de la Seconde Guerre mondiale à Vatican II, par Claire Maligot

Etudiant les relations inter-religieuses entre juifs, catholiques et musulmans dans la période de l'après-guerre ayant abouti au Concile Vatican II, Claire Maligot entreprend de croiser trois enjeux : mémoire de la guerre, lutte contre l’antisémitisme et dialogue interculturel. 

2018-2019

Doctorante depuis 2014, Claire Maligot prépare sa thèse à l'EPHE (École Pratique des Hautes Études, Paris), sous la direction de Denis Pelletier et bénéficie pour sa dernière année d'une bourse doctorale de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah. Son sujet de recherche s'intitule : "De la lutte contre l’antisémitisme au dialogue inter-religieux. Émergence d’une diplomatie inter-religieuse, de la Seconde Guerre mondiale à Vatican II (fin des années 1940 - fin des années 1960)".

Cherchant à écrire, à partir des sources juives disponibles, une histoire de la question De Judaeis au concile Vatican II et de la déclaration Nostra Aetate, promulguée vingt ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, elle a entrepris de croiser trois enjeux : mémoire de la guerre, lutte contre l’antisémitisme et dialogue interculturel.

Dans quelle mesure l’évolution de la pensée théologique catholique au sujet des juifs est-elle liée à l’évolution mémorielle au sujet du génocide ?
S’il y eut un sérieux effort d’amendement de l’anti-judaïsme dans les deux décennies qui suivent le génocide, il n’y eut pas, côté catholique, au concile ou en marge, une théologisation de l’événement. En revanche, la naissance du dialogue inter-religieux peut être également lue à travers une matrice politique – et non exclusivement comme un moment théologique. En effet, Vatican II fonctionne comme un sommet diplomatique pour les non-chrétiens (juifs, musulmans, bouddhistes), bien plus que comme l’événement théologique mis en œuvre par les catholiques. Organisations juives et corps diplomatiques des pays arabes interviennent au concile avec leur propre logique d’action et y développent des négociations informelles, en marge des cadres protocolaires de la diplomatie traditionnelle. Pour les organisations juives, de telles discussions s’inscrivent dans une politique générale de redéploiement de la lutte contre l’antisémitisme. 

Lutte contre l'antisémitisme et dialogue inter-religieux, appréhendés comme des modalités diplomatiques, permettent de repenser le rôle des acteurs confessionnels dans les relations internationales, de l'engagement pour les droits de l'Homme à la question humanitaire. 

Claire Maligot répond à 3 questions :

- Quel est le sujet de votre recherche ?
- Pourquoi avoir sollicité une aide de la FMS ?
- Que vous apporte le séminaire des Boursiers ?

Titulaire d’une agrégation d’Histoire, des Capes de Lettres modernes et d'Anglais, tous trois obtenus en 2014, Claire Maligot parle et écrit l’anglais, l’italien et l’allemand, comprend l’espagnol, le portugais et le néerlandais, et maîtrise le latin. Elle s’est initiée à l’hébreu et à l’arabe au cours de sa thèse. Son CV témoigne de l’impressionnante activité développée durant ces dernières années et de son inscription dans un réseau international.

Autant de compétences en recherche et en langues qui lui ont permis d'exploiter de nombreux fonds d'archives (France, Italie, Allemagne, Angleterre, États-Unis, Israël) pour une thèse qui promet de faire date.