Mémoire | Exposition

La Disparition, Annette Zelman, été 42 - Jacques Sierpinski

Cette exposition photographique et sonore retrace, à travers un mélange de compositions variées, la vie tragique de la jeune Annette Zelman, juive, qui, en juin 1942, fut dénoncée à la Gestapo par son futur beau-père. Emprisonnée puis déportée parce qu'elle souhaitait épouser Jean Jausion, jeune poète du mouvement dadaïste des Réverbères, Annette ne reviendra pas d’Auschwitz.

Du jeudi 7 mars au dimanche 28 avril 2024, Mairie de Paris 10e

L'exposition La Disparition : Annette Zelman, été 42, réalisée par le photographe Jacques Sierpinski, retrace l'histoire fulgurante et tragique de la jeune Annette Zelman et de son fiancé, illustrant l'antisémitisme français sous le régime de Vichy.

Parce que juive, elle fut dénoncée à la Gestapo en juin 1942 par le père de son fiancé qui refusait qu’Annette épouse son fils. Jean Jausion, le fiancé d’Annette était un jeune poète appartenant au mouvement dadaïste des Réverbères.

La Disparition, Annette Zelman, été 42 - Jacques Sierpinski

Conçue par Jacques Sierpinski, le cousin d'Annette, l'exposition est une construction fascinante, élaborée à partir de documents variés et intéressants, qui proposent un récit complet du destin de cette jeune fille. Ces documents comprennent des archives photographiques familiales, des lettres poignantes écrites par Annette pendant sa détention, des poèmes, des contes, des dessins, des témoignages et des documents officiels provenant des archives nationales d'Auschwitz, du Mémorial de la Shoah, ainsi que des facsimilés des publications des Réverbères et des documents dadaïstes. 

1931, les enfants Zelman, de gauche à droite : Michèle (3 ans), Camille (4 ans), Charles (8 ans), Annette (11 ans), Guy, (12 ans)

1931, les enfants Zelman, de gauche a` droite : Miche`le (3 ans), Camille (4 ans), Charles (8 ans), Annette (11 ans), Guy, (12 ans)

En mélangeant ces différentes sources, l'artiste a réalisé un véritable travail créatif en combinant textes et photographies, pour certaines prises sur les lieux même fréquentés par Annette, afin de souligner son absence ainsi que celle de Jean. En cherchant à perpétuer sa mémoire, il a souhaité mettre en lumière l'artiste qu'elle était à travers toutes ses œuvres, aussi diverses soient-elles. Il a également inclus 14 enregistrements sonores des lettres et poèmes d'Annette. Par choix, le photographe n'a pas ajouté de légendes, comme pour signifier que l'horreur de son absence laisse sans voix.

Nancy, le magasin de confection Zelman à l'époque au 30, rue de la Hache est aujourd’hui un bouquiniste.

Nancy, le magasin de confection Zelman a` l’e´poque au 30, rue de la Hache est aujourd’hui un bouquiniste.

J'ai décidé d'entreprendre ce travail photographique, de suivre les traces d'Annette, de collecter les archives, les photographies familiales, de recueillir les témoignages et souvenirs de ma cousine Michèle, petite sœur d'Annette et dernière représentante de la famille Zelman […] 

Jacques Sierpinski

L'exposition se tient à la mairie du 10e arrondissement, là où les deux futurs époux avaient déposé leurs bans de mariage. Ils ne pourront jamais se marier, car elle ne sera jamais libérée, malgré les regrets et les vaines demandes du père de Jean. Annette sera assassinée à Auschwitz.

Côtoyant les artistes et intellectuels qui ont marqué une grande partie du XXe siècle, Annette, une étudiante de 20 ans, pleine de promesses aux Beaux-Arts, et Jean, un jeune poète dadaïste de 24 ans, auraient sans doute connu un destin différent si ses beaux-parents ne s'étaient pas opposés à leur union.

Infos pratiques

Du jeudi 7 mars au dimanche 28 avril 2024.

Mairie du 10e arrondissement
72, rue du Faubourg Saint-Martin
Paris 10e

Du lundi au vendredi de 8h30 à 17h et le jeudi de 8h30 à 19h30.

Entrée libre et gratuite.

 

Le livret pédagogique et livret élèves est disponible en téléchargement (pdf).

Cette exposition a été soutenue par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.