Mémoire | Publication
Monuments par défaut - Adachiara Zevi
Quelle architecture inventer pour que la monumentalité se mette à l'épreuve de ce qu'elle commémore ? Dans cet ouvrage richement illustré, l’auteur décrit et analyse comment la mémoire s’est incarnée depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Dans cette réflexion sur l’architecture et la mémoire depuis la Shoah, Adachiara Zevi nous propose une histoire des monuments "par défaut". La mémoire du pire, observe-t-elle, peut difficilement s’accommoder des qualités généralement attribuées à la monumentalité - unicité, statisme, hiératisme -, en un mot de l’impassibilité. Toute la question est alors de savoir quelle architecture, quel art inventer devant un tel défi.
Adachiara Zevi montre que la mémoire est architecture : la "monumentalité" doit se mettre à l’épreuve de ce qu’elle commémore, et ouvrir l’espace éthique de l’introspection et du souvenir. Il faut permettre à la mémoire de répondre à deux impératifs essentiels : n’être pas inerte et comme à distance de nous, et, par suite, respecter et interroger le passé pour y puiser la forme du présent.
L’auteur décrit et analyse comment cette mémoire s’est incarnée depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
L’ouvrage, richement illustré, conduit le lecteur dans les mémoriaux du monde entier : de Rome à Jérusalem, de Washington à Paris, de Berlin à Turin ou à Milan, et jusque sur les Stolpersteine, ces "pierres d’achoppement" enfoncées dans le sol devant les derniers domiciles des victimes du nazisme.
Cette histoire de l’architecture contemporaine en lien avec l’après-Shoah éclaire d’un jour inédit les différentes étapes de ce que Raul Hilberg, le grand historien de la destruction des Juifs d’Europe, appelait "la politique de la mémoire". Il propose ainsi une remarquable interprétation de tendances majeures de l’art contemporain.
Adachiara Zevi, auteur de nombreux ouvrages, a longtemps enseigné l’histoire de l’art et de l’architecture dans différentes universités italiennes. À l’activité académique, elle associe depuis toujours un engagement historique et critique en analysant le travail d’artistes contemporains et en organisant de nombreuses expositions.
Traduit de l’italien par Christophe Carraud, Monuments par défaut est son premier livre publié en français. Il a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Commander cet ouvrage auprès des éditions de la revue Conférence.