Culture juive | Exposition
Jules Adler - peintre du peuple
Jules Adler (1865-1952) est un peintre de la mouvance naturaliste, qui incarne une voie alternative entre les avant-gardes impressionnistes et l’art officiel de la fin du XIXe siècle. Fortement marquée par les luttes sociales, son œuvre creuse, toute sa vie durant, une veine humaniste qui doit aussi beaucoup à son identité juive.
Né dans une famille juive d’origine alsacienne en 1865, Jules Adler est un peintre de la seconde génération naturaliste, aujourd’hui méconnu du grand public. Le mahJ répare cette injustice en rassemblant 170 peintures, dessins, gravures et documents, dont certains n'ont jamais été montrés.
Cette rétrospective permet de découvrir une œuvre originale, qui s'inscrit dans le contexte social et politique de la France de la Troisième République. Une de ses toiles, La Grève au Creusot (1899), est d'ailleurs devenue une icône des luttes ouvrières, reproduite sur de nombreux livres d’histoire.
Dreyfusard et grand admirateur d’Émile Zola, Jules Adler est surtout préoccupé, au début de sa carrière, par la misère et la dureté de la société industrielle triomphante. Il s’intéresse autant à la condition ouvrière qu’au petit peuple des villes, notamment celui de Paris où il vit, ce qui lui vaut le qualificatif de peintre "des humbles".
Souvenir de notre internement
Paris, hospice de la rue de Picpus, juin 1944
Crayon sur papier
Paris, mahJ, fonds du musée d'art juif
Photo mahJ © ADAGP, Paris 2019
Marquée par les luttes sociales et le prolétariat, son œuvre se tourne ensuite vers les campagnes, sans délaisser les figures populaires. Envoyé sur le front pendant la Première guerre mondiale, Jules Adler témoigne par ses photographies et ses croquis de la désolation générale. Une veine humaniste qu'il creuse ensuite, y compris lors de son internement en 1944 à l’hospice de la rue de Picpus à Paris, devenu camp d’internement pour les vieillards et les malades juifs en attente de déportation, au cours duquel il réalise de nombreux dessins.
Si Jules Adler a toujours revendiqué son judaïsme sans pour autant traiter de thème explicitement juif, cette rétrospective donne l’occasion d’aborder les résonances de sa judéité dans sa perception du monde et ses engagements d’homme et d’artiste.
Cette exposition a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Informations pratiques
Du jeudi 17 octobre 2019 au dimanche 23 février 2020
Musée d'art et d'histoire du Judaïsme
71, rue du Temple
75003 Paris
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